En psychologie cognitive, on s’intéresse au fonctionnement du cerveau.

Le cerveau étant très complexe, il existe différentes sous-branches dans cette discipline : comment fonctionne l’attention ? Comment prenons-nous des décisions ? Comment résolvons-nous des problèmes ? Comment fonctionne la mémoire ? …

Le psychologue cogniticien se spécialise sur l’une de ces questions.

Clément Leroy s’est orienté sur le fonctionnement de la mémoire, et plus précisément sur l’apprentissage de nouvelles compétences. La discipline s’appelle la didactique professionnelle. 

Il a ainsi appris durant ses études comment est-ce que l’on développe des compétences, que ce soit des savoirs, ou des savoir-faire.

Il a ainsi pu appliquer sur lui-même ce qu’il a découvert durant ses études. Concrètement, il a décomposé les différentes figures qu’il souhaitait travailler. Il a travaillé de manière intensive chaque geste, chaque position. Une fois maîtrisés, il a travaillé les transitions d’une position à l’autre jusqu’à ce que chaque figure soit fluide. 

Dans l’apprentissage d’un savoir-faire, 3 clés sont cruciales : décomposer les différents gestes à acquérir pour les simplifier suffisamment pour se sentir capable d’y arriver, rapprocher les entraînements pour réduire le temps de « remise à niveau » au début de chaque séance, et enfin l’importance de bien dormir avant et après l’apprentissage.

Un accident de parcours est venu accélérer ce processus d’apprentissage. En mai 2013, à seulement 3 mois des championnats du monde, Clément Leroy s’est fait renverser à moto. Cet accident l’a contraint à faire du vélo à un seul pied, ce qui a accéléré son apprentissage de cette figure déterminante aux championnats du monde des coursiers à vélo à l’épreuve d’équilibre : l’équilibre à un seul pied.

Ce travail et cet accident lui ont permis d’atteindre le meilleur niveau dans sa discipline : il a décroché 6 titres de champion du monde d’équilibre à vélo depuis 2013.

Pour l’anecdote, il avait déjà mis en pratique ces principes théoriques d’apprentissage de manière intuitive durant son enfance, dans une autre discipline : la marche arrière à vélo.

Après des mois d’entraînement dans son village natal suite à un rêve à 8 ans où il se voyait rouler à l’envers, il avait appris à rouler en marche arrière, assis sur le guidon de son vélo.

En 2001, à Châteaudun (28), il bat le record du monde du 50 km en marche arrière en 2h 48mn et 8s !